Je connais peu d’entrepreneurs qui n’ont jamais été confrontés au fameux syndrome de l’imposteur.
Ne pas s’attribuer le mérite de la réussite d’un contrat ; penser que sa réussite est due à la chance ou au hasard ; se sentir illégitime parce que trop (vieux / jeune) ou pas assez (cher / expérimenté) est hélas aussi fréquent que les mensonges de politiciens !
C’est le reflet avant tout d’une mauvaise connaissance de soi, de ses talents, de ses compétences, de ce que j’appelle ses trésors ou son diamant intérieur.
Pour en sortir, il y a un vrai travail à faire sur ses croyances. Et sur son niveau de connexion à soi, sur son niveau de conscience de sa valeur intrinsèque, et sur son niveau de certitude sur ses réalisations et ses capacités.
Autrement dit, un vrai travail sur sa posture. Si on se sent concerné par ce sale imposteur, on peut essayer de changer de posture !
Pour cela on peut jouer sur plusieurs axes :
Arrêter de se comparer
La comparaison mène à la frustration et à la perte de confiance. Il y aura toujours plus beau, plus grand, plus visible, plus reconnu, plus riche, plus calé, plus… plus… que soi.
Sauf que.
Il n’y a que soi à être soi.
Si les clients avec qui on souhaite travailler viennent chez nous, c’est avant tout pour nous. Pour ce que l’on émane, ce que l’on dit, la manière dont on le communique, avant même des caractéristiques techniques ou le montant d’un devis.
Chercher son inspiration auprès de modèles que l’on admire est une chose.
Mais être paralysé par la comparaison permanente avec ses « concurrents » est un problème.
En ce cas, on peut essayer la méthode dure : une diète ! Se désabonner pendant 1, 2 ou 3 mois des comptes sociaux de ceux qui nous fascinent au point de nous faire perdre nos moyens.
Et observer comme l’on redevient léger, productif, confiant, libéré du poids d’un idéal inatteignable.
S’organiser pour ne pas s’épuiser
S’il est indispensable d’avoir un cadre et un planning pour avancer, pas question de se laisser enfermer dans un rythme et des méthodes plaquées par d’autres sur nous !
On peut commencer par choisir ce qui nous inspire et nous ressemble : Pomodoro, matrices, agenda papier, électronique ou mix des deux,… Il y a des dizaines de possibilités !
Ne pas se juger nul passe aussi par de petites victoires comme trouver la façon de gérer ses priorités et son quotidien.
Plus on va s’éparpiller et courir en tous sens comme une poule sans tête, plus on va s’épuiser, devenir inefficace et renforcer notre syndrome de l’imposteur.
Mieux vaut pense à intégrer dans son agenda des temps de pause, à préserver son énergie, à se ressourcer et à choisir ce que l’on veut nourrir en soi. Ainsi on ne risque pas de baisse dans la qualité de son travail, et l’on renforce son équilibre pro/perso grâce à l’efficience de ses actions.
Analyser les faits pour sortir de l’émotion
Échouer, être critiqué n’est jamais agréable. Mais ça ne signifie pas pour autant qu’il faut tout (ni se !) mettre à la poubelle : si ce que l’on a mis en place n’a pas réussi, il n’y a pas à se remettre en cause dans notre être.
On peut lister d’un côté ce qui fonctionne, nos réussites, nos réalisations satisfaisantes, nos actions et méthodes à conserver, nos points forts objectifs.
Et lister de l’autre ce qui ne va pas, en proposant en face de nouvelles pistes pour résoudre ces problèmes.
Ainsi, tout ne sera pas mis dans le même panier. Ce qui aide à garder une bonne et juste image de soi, c’est être conscient de ses axes de progression, c’est ne pas se croire plus fort que le roquefort et vouloir tout faire tout seul, c’est analyser ce qui n’a pas fonctionné pour apprendre à ne plus faire les mêmes erreurs.
Et pour cela, il faut regarder les faits. Ce sont eux qui permettent de sortir de l’émotion, de la colère, des blessures, et de rectifier le tir sans se juger personnellement.
S’appuyer sur son réseau
La solitude de l’entrepreneur est une réalité, qui renforce aussi l’épuisement et l’auto-jugement négatif.
Déjà, on est plus intelligent à deux que tout seul ! Ensuite, notre temps est précieux, c’est de l’argent. Ce n’est pas qu’une expression, il vaut un certain prix (que l’on devrait estimer et garder en tête).
Si cela coûte moins cher de payer quelqu’un pour le faire que de le réaliser par soi-même, eh bien il faut le déléguer ! Ainsi on préserve son énergie, on respecte sa valeur horaire et on bénéficie de l’apport d’un regard extérieur et d’une manière de faire différente et qui apportera peut-être bien plus que ce que l’on attendait.
Nous sommes dans un monde et une ère où la compétition et la concurrence sont peu à peu remplacées par la coopétition.
Sous-traiter ce que l’on n’aime pas faire à des prestataires complémentaires, demander de l’aide à nos pairs sur ce qui sort de notre zone de compétences, faire jouer le cerveau collectif auprès d’autres entrepreneurs quand ça coince : autant de moyens d’alléger la charge mentale, et d’obtenir des résultats plus satisfaisants.
C’est notamment ce que permettent les programmes d’accompagnement en petit groupe comme celui que je propose avec In&Out.
C’est aussi l’effet positif d’appartenir à un groupe d’Entrepreneurs qui se soutiennent et se conseillent, comme les Entrepreneurs Rayonnants 🙂