Un temps en particulier m’a taquiné l’esprit : le futur antérieur.
Il se compose simplement : un auxiliaire (être ou avoir) au futur, suivi d’un verbe au participe passé.
Il permet d’exprimer qu’une action sera très probablement terminée dans le futur, et souvent qu’elle en permettra d’autres (« je mangerai quand j’aurai fait mon sport »)
Il s’agit donc de la possibilité de prédire ce qui sera accompli avec certitude : « J’aurai réalisé »… c’est le vécu du futur.
Mais il peut aussi indiquer un bilan ou des conséquences : « J’aurais voulu »… c’est le constat de ce qui n’a finalement pas été.
Faire appel au futur antérieur, c’est un peu vivre sa vie en avance. C’est en quelque sorte transformer son futur en passé à venir !
Ouf ! Fin des élucubrations temporelles !
Mais en fait, ceci me mène à penser cela :
Utiliser ce temps particulier, c’est ce qui nous permet de croire, et même de savoir, que quelque chose sera accompli. Ce n’est pas un simple futur, mais un fait quasiment établi, déjà en cours de réalisation.
Il rend crédible et permet de donner corps ici et maintenant à ce qui sera, en le visualisant déjà terminé.
Si nous appliquons les caractéristiques de ce temps grammatical à notre ligne de vie et de temps, cela peut nous permettre de nous projeter sur ce que nous voulons accomplir « en y croyant déjà ».
Et ainsi, le futur ANTÉRIEUR s’incarne en futur INTÉRIEUR.
Le futur de qui je serai (« quand j’aurai fait » ceci ou cela).
Le futur moi -auquel je peux d’ailleurs dès à présent faire appel pour me conseiller aujourd’hui sur les décisions qui me permettront de devenir celui-là demain- qui attend que je (celui que je suis aujourd’hui) se transforme pour le rejoindre.
Le futur intérieur, celui de notre être intemporel qui surplombe les contraintes de l’espace et du temps.
Ce jeu de déplacements fulgurants nous est permis par notre esprit, aidé par des astuces de grammaire mais aussi par la conscience que tout est là, que nous pouvons tout.
Concentrons-nous alors sur le renforcement de ce savoir, qui n’est pas mental ni intellectuel, qui est certitude de l’âme : tout est à notre portée.
Et cela commence à l’intérieur…
PS : Je vais maintenant manger, même si je n’ai pas fait mon sport 