Etre, berceau duFaire
vedro con mio diletto
Interlude
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Et s’il était urgent d’attendre… ?
Nous avons tous été abasourdis par le choc planétaire silencieux du premier confinement, dont la cause microscopique continue à se répandre en un tsunami d’effets dramatiques de plus en plus visibles, bien qu’ouvrant sur un horizon encore indéfinissable.
D’ici quelques mois, années, la crise sanitaire passera, avec bien sûr son lot de morts et de souffrances, voire de clivages et de révolutions. Mais elle passera.
En revanche nous allons clairement vers une crise économique et sociétale, bien plus durable celle-ci.
Qu’il va falloir penser et contourner. Collectivement et individuellement.
Réfléchir avant d’agir
La seule utilité que nous ayons pu avoir, en étant strictement confinés, a été de mettre à profit ce temps d’arrêt obligé pour laisser monter de nos profondeurs sentiments et ressentis.
C’est exactement pour cela que je n’ai pas pris la parole sur la situation pendant ces semaines-là.
Pour laisser le temps de la réflexion s’installer, avant que celui de la mise en action soit envisageable.
Il a fallu apprendre à profiter du silence salvateur, du vide soudain de nos agendas, pour ne pas nous remplir d’une illusion d’action.
A refuser la débauche de distractions qui s’offrait de toute part, pour écouter « the sound of silence ».
A mettre à distance la peur en la diluant dans un double volume d’activités, même tournées vers autrui.
Attendre. Ressentir. Puis imaginer demain… les demains que nous désirons profondément, pour nous et pour nos enfants.
Et la certitude que tout commence par l’Être, avant de se lancer dans le Faire.
Le temps de l’Être
Oui, c’était peut-être juste l’occasion de vivre le temps d’être, pas encore de faire.
En tout cas de prêter attention aux murmures de nos voix intérieures qui ont enfin eu l’espace et le silence propices pour être perçues, entendues.
Le temps du déclic sur le sens (la signification comme la direction) de nos existences.
Et l’Être m’est depuis apparu comme primordial, à contrecourant des critères sociétaux : « Que fais-tu dans la vie ? » est-elle la seule façon de nous définir quand on rencontre quelqu’un ?… Parfois j’y réponds en commençant par poser qui je suis, puis en expliquant comment je mets cet Être en activité.
C’est à cette réflexion sur ce qui vous constitue et vous différencie que je vous convie à présent, avant même d’aller vers la prochaine étape à atteindre, le prochain projet à réaliser ou la prochaine acquisition à programmer…
A privilégier la réflexion dans le miroir de l’Être… A connaître et apprécier ce qui fait que vous êtes vous, et évaluer objectivement ce que vous pouvez apporter de mieux au monde.
Et toujours en gardant ce petit pas de côté, cette légère prise de recul, cette non-crispation sur le rythme effréné du monde, cette vision à peine décalée de quelques millisecondes, qui permet de ne pas prendre l’émotion en pleine face.
Une position d’observateur tout en étant acteur, pour ne pas se faire happer en temps réel par les automatismes du quotidien et s’offrir de nouvelles portes de possibles.